Givaudan utilise les doseBadges Cirrus

Maintenance & Entreprise n°612 – JF. Romain

Sécurité au travail / Lutte contre le bruit

Mesurer pour prévenir

La lutte contre le bruit doit s’inscrire dans la politique d’ensemble
de prévention des risques et de protection environnementale.
Témoignage des laboratoires Givaudan…

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Inconnu du grand public malgré l’omniprésence des ses créations dans de très nombreux produits de consommation, Givaudan assure la création et la production de molécules odorantes, d’arômes alimentaires, de compositions parfumantes et de spécialités, à partir de matières premières naturelles ou de synthèse. Les laboratoires de recherche sont principalement situés en Suisse et aux Etats-Unis. Cependant, la société dispose de deux sites en France, l’un avenue Kléber à Paris qui réalise de la création d’arômes et renferme le bureau commercial, l’autre à Argenteuil. Ce dernier site est plus particulièrement dédié à la création de produits de parfumerie fonctionnelle, c’est-à-dire destinés aux cosmétiques, lessives, savons… à l’exclusion de la parfumerie fine chère aux grands couturiers. Le site assure également la production de compositions parfumantes dans ce qu’on appelle une salle de mélange, le process se faisant « à froid ». C’est au sein de ces laboratoires de recherche d’application que les « nez », les professionnels doués d’un odorat subtil, créent de nouveaux apports de fragrances, le plus souvent à la demande de sociétés clientes. Une centaine de personnes travaillent à Paris et environ 500 à Argenteuil (dont une centaine à la production).

« Mon rôle est d’éviter les accidents du travail et les maladies professionnelles, mais également d’éviter les pollutions », résume M. Jean-Pierre Maratrey, responsable HSE (hygiène, sécurité, environnement) de Givaudan en France. Le levier important en matière de sécurité réside dans la prévention et celle-ci passe par l’information et la formation. Le Code du travail fait d’ailleurs obligation de donner à tout employé une formation à la sécurité sur son poste de travail. Une formation qui concerne les salariés dès leur premier jour dans l’entreprise : « je participe à cette première séance, nous explique M. Maratrey, avec le manager du nouvel employé, de façon à faire connaissance, à me présenter et afin que l’on sache ce que l’on attend de nous ». Par la suite, une formation d’une heure et demie détaillera le rôle de la sécurité dans l’entreprise. Les personnels en production et en laboratoire bénéficient d’une formation plus poussée que les employés de bureau, à la hauteur des risques et des dangers plus importants qu’ils pourraient rencontrer.

La sécurité est toujours perfectible. « L’élaboration et la tenue du document unique (DU) nous sert à envisager l’avenir de façon durable et à (de) faire le point sur l’efficacité des mesures déjà existantes afin d’assurer la sécurité des employés. Et surtout à (de) repérer les axes d’amélioration possibles. » Le risque zéro n’existe pas, « mais l’on doit œuvrer à réduire les accidents ». Aussi, même bénin, tout accident est analysé et le service HSE mène des audits réguliers et permanents : « je vais à la rencontre des personnels pour voir comment ils apprécient eux-mêmes la sécurité et leurs besoins de protection. Et en fonction des observations relevées, on initie de nouvelles mesures dans telle ou telle situation de travail, dans tel domaine, par exemple la manutention, ou le bruit au poste de travail, la sécurité des chariots élévateurs ou encore la protection incendie… ». Bien évidemment, parmi ces axes d’amélioration sur le thème de la sécurité, sont développés des partenariats afin d’impliquer les prestataires extérieurs et les entreprises qui interviennent au sein de l’entreprise.

Equipements de protection individuels et collectifs

« Pour important qu’il soit, l’équipement de protection individuel ne doit être utilisé qu’en dernier ressort », rappelle M. Maratrey. « On doit tout d’abord mettre en œuvre les équipements de protection collective qui sont éminemment préférables ». Ainsi, plutôt que de mettre un masque pour manipuler un produit, on préférera le travailler sous une hotte, « protection plus intéressante à tout point de vue ».
Evidemment les EPI demeurent parfois indispensables. Faire une composition parfumante consiste à mélanger plusieurs centaines de produits différents dans des proportions strictement déterminées, on est donc amené à peser ces produits et substances, ouvrir des emballages, en verser le contenu dans des récipients, avec des risques de respirer, d’inhaler, de recevoir des projections dans les yeux, sur les mains, d’où l’utilisation de gants, lunettes de sécurité, chaussures de sécurité, masques à poussière…

« Chez nous, le bruit est relativement peu important », précise M. Maratrey, «néanmoins, pour homogénéiser nos mélanges nous utilisons des agitateurs, des pompes pour transporter les produits et nous avons des robots, d’où autant de moteurs générant des bruits.» Rappelons que les chefs d’établissement publics et privés, entreprises et collectivités locales doivent se conformer à la directive européenne sur le bruit 2003/10/EC. Pour cela il est nécessaire de surveiller l’exposition au bruit des employés dans leur environnement de travail afin de déterminer précisément la dose de bruit ou Lex. Le Lex correspond au niveau moyen de bruit mesuré et ramené sur 8 heures (à une mesure de bruit ramenée sur 8 heures). Les niveaux d’action sont précisés par le décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006. Pour une exposition moyenne (Lex) supérieure à 80dBA ou un niveau de crête (Lp,c) supérieur à 135dBC, l’employeur doit informer les travailleurs sur les risques de surdité, fournir et conseiller le port d’une protection auditive adaptée. Pour un une exposition moyenne (Lex) supérieure à 85dBA ou un niveau de crête supérieur à 137dBC, l’employeur doit fournir et obliger le port d’une protection auditive adaptée.

La nuisance sonore

« On a fait plusieurs campagnes de mesure pour déterminer les sources de bruits et en analyser le niveau au regard de la réglementation qui impose un max. de 80 décibels », poursuit M. Maratrey. « On a estimé ainsi, il y a quelques années, que les opérations de nettoyage au « kärcher » des mélangeurs était un facteur de bruit, qui, sans toutefois dépasser les normes, étaient susceptibles d’affecter la tâche des employés qui à proximité devaient peser des produits avec la plus grande précision ». On a engagé des travaux de façon à réduire le bruit lors du nettoyage de ces mélangeurs : le capotage qui aurait constitué une gêne et réduit l’accessibilité n’a pas été retenu mais on a réduit la pression du kärcher, multiplié le nombre de têtes puis on a mis des bandes amortissantes des sons tout autour des appareils. On a pu réduire de cette façon une dizaine de décibels.

Une autre source de bruits, les travaux… Le site est situé au coeur d’une zone où la préfecture exige de respecter l’environnement sonore. « Nous prenons des mesures de bruits à l’intérieur pour nous assurer de respecter le Code du travail, et à l’extérieur sur l’ensemble de la clôture de l’entreprise pour garantir la réglementation en protection de l’environnement. Le site d’Argenteuil est en effet soumis à déclaration et autorisation préfectorales au titre des ICPE, installation classée pour la protection de l’environnement (mais non Seveso), notamment en raison du stockage de matières inflammables, de la présence de groupes électrogènes, de chaufferies, d’installations de combustion… L’arrêté stipule des obligations notamment en matière d’émission de bruit dont il convient de pouvoir démontrer le respect. « C’est pour cela que j’ai fait appel aux équipements de mesure de Cirrus France, » précise M. Maratrey, « car même si des mesures doivent périodiquement être réalisées par des laboratoires agréés, je tiens à savoir ce qu’il en est par moi-même. »

Les instruments de Cirrus France

Cirrus France, spécialiste de la fabrication de sonomètres, est implanté depuis 2008 à Mirepoix (Ariège) avec une unité de vente et de support technique pour ses instruments de mesure du bruit. Cette société a développé deux types d’instrumentation simple d’utilisation. La gamme de sonomètres permet de vérifier simplement les niveaux sonores d’un poste de travail (mesure du Leq, du niveau de crête (Lp,c), LMax, LMin), de stocker les mesures sur ordinateur et d’analyser les fréquences (bandes d’octave) afin d’aider au choix de protections auditives efficaces.

dosimetre_epaule_200Le système “doseBadge” consiste en un petit dosimètre de bruit léger et sans fil. Il se porte sur l’épaule sans gêner le porteur. Les données mesurées sont transmises à un lecteur infra-rouge puis téléchargées sur PC. Cet instrument permet la collecte des données de l’exposition moyenne (dose de bruit) (Lex) à petite ou grande échelle. Dans sa nouvelle version, le doseBadge intègre la fonction “Dual Channel” qui permet la mesure simultanée de la dose de bruit suivant deux normes différentes. Le canal A suit la norme ISO, le canal B est personnalisable. En outre, le doseBadge déjà certifié ATEX – EEx (Groupe I et Groupe II) a aussi reçu la certification IECEx et MSHA.

A noter que Cirrus France propose de nouveaux doseBadges spécialement conçus pour salles blanches et même des doseBadges noirs… à la demande des musiciens d’orchestres ou encore pour les policiers.

J.-F. R.

Publié avec l’aimable autorisation de J.F.R – magazine Maintenance et Entreprise

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